Le pouvoir de convaincre dans le rapport Noblemaire du 28 avril 1920

ANNEXE No 802

(Session ord. — 1re séance du 28 avril 1920.)

RAPPORT fait au nom de la commission des finances chargée d’examiner le projet de loi portant fixation du budget général de l’exercice 1920 (ministère des affaires étrangères), par M. Noblemaire, député.

LE RAYONNEMENT DE L’IDÉE FRANÇAISE

La propagande

IV. — ACTION DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DANS LE DOMAINE DE LA PROPAGANDE

[…]

Section universitaire des écoles.

La section universitaire des écoles se trouve en face d’une tâche considérable à accomplir. Cette tâche présente une utilité qui ne peut échapper à personne. Nos lettres, nos arts, notre civilisation intellectuelle, nos idées ont exercé de tout temps un puissant attrait sur les nations étrangères. Nos universités et nos écoles à l’étranger sont de véritables foyers de propagande en faveur de la France ; elles constituent une arme aux mains de nos pouvoirs publics. C’est pourquoi le ministère des affaires étrangères et ses agents de l’extérieur doivent diriger et contrôler les initiatives, inspirer et favoriser à tout prix la pénétration intellectuelle française, avec la conviction qu’elle est une des formes les plus sûrement efficaces de notre action à l’étranger, qu’elle est, à l’égard des différentes nations, l’un des moyens les plus riches en ressources et les moins discutables de notre politique extérieure.

À l’heure actuelle, la section universitaire des écoles se trouve en présence d’un double problème : d’une part, faire vivre et même développer les institutions déjà existantes ; d’autre part, adopter des modes d’action nouveaux à des nationalités récemment constituées.

Qu’elle est multiple et grandiose, cette œuvre qui exige dès maintenant le maintien des écoles françaises déjà existantes, l’aide donnée à l’enseignement du français dans les écoles nationales des différents pays, l’envoi de professeurs français dans les universités étrangères et même dans l’enseignement secondaire étranger, la conclusions de conventions scolaires, de contrats, d’échanges universitaires entre la France et les différentes nations, la création d’un certain nombre de petits instituts français où les professeurs délégués par nous dans les universités viendront faire des conférences, où les clubs d’étudiants français tiendront leurs réunions, où l’on pourra enfin ouvrir de petites bibliothèques de littérature française ! Et cette œuvre n’est-elle pas à poursuivre dans l’univers entier ?

Journal officiel de la République française. Documents parlementaires. Chambre des députés. Documents parlementaires. Annexes aux procès-verbaux des séances. Projets et propositions de loi — Exposés des motifs et rapports, 12e législature, session ordinaire de 1920, pp. 855-915.

L’annexe no 802 dans la bibliothèque Gallica-BNF