Le programme dans son entier figure en annexe de l’arrêté MENE1901577A du 17 janvier 2019 publié au Journal officiel du 20 et au Bulletin officiel de l’Éducation nationale spécial du 22.
Réforme du lycée à partir de la rentrée 2019 : horaires, programmes, épreuves
N.B. : en histoire, à la rubrique « Objectifs », la mention « Ce chapitre vise à » est omise.
Histoire
Nations, empires, nationalités (de 1789 aux lendemains de la Première Guerre mondiale)
48 heures
Thème 1. — L’Europe face aux révolutions
Thème 2. — La France dans l’Europe des nationalités : politique et société (1848-1871)
Thème 3. — La Troisième République avant 1914 : un régime politique, un empire colonial
Thème 4. — La Première Guerre mondiale : le « suicide de l’Europe » et la fin des empires européens
Thème 1. — L’Europe face aux révolutions
11-13 heures
Chapitre 1. — La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation
Objectifs : montrer l’ampleur de la rupture révolutionnaire avec « l’Ancien Régime » et les tentatives de reconstruction d’un ordre politique stable.
On peut mettre en avant :
— La formulation des grands principes de la modernité politique synthétisés dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ;
— La volonté d’unir la nation, désormais souveraine, autour de ces principes ;
— Les conflits et débats qui caractérisent la période ; l’affirmation de la souveraineté nationale, la mise en cause de la souveraineté royale, les journées révolutionnaires, la Révolution et l’Église, la France, la guerre et l’Europe, la Terreur, les représentants de la nation et les sans-culottes ;
— L’établissement par Napoléon Bonaparte d’un ordre politique autoritaire qui conserve néanmoins certains principes de la Révolution ;
— La diffusion de ces principes en Europe ;
— La fragilité de l’empire napoléonien qui se heurte à la résistance des monarchies et des empires européens ainsi qu’à l’émergence des sentiments nationaux ;
— De la nation en armes à la Grande Armée.
Points de passage et d’ouverture
— Madame Roland, une femme en révolution ;
— Décembre 1792-janvier 1793 : procès et mort de Louis XVI ;
— 1804 : le Code civil permet l’égalité devant la loi et connaît un rayonnement européen.
Chapitre 2. — L’Europe entre restauration et révolution (1814-1848)
Objectifs : montrer la volonté de clore la Révolution, dont témoigne la restauration de l’ordre monarchique européen, ainsi que la fragilité de l’œuvre du congrès de Vienne.
On peut mettre en avant :
— Les deux expériences de monarchie constitutionnelle en France (la charte de 1814 ; la charte révisée de 1830) ;
— Le projet de construire une paix durable par un renouvellement des règles de la diplomatie ;
— L’essor du mouvement des nationalités qui remet en cause l’ordre du congrès de Vienne ;
— La circulation des hommes et des idées politiques sous forme d’écrits, de discours, d’associations parfois secrètes (« Jeune-Italie » de G. Mazzini…) ;
— Les deux poussées révolutionnaires de 1830 et 1848 en France et en Europe.
Points de passage et d’ouverture
— 1815 : Metternich et le congrès de Vienne ;
— 1822 : le massacre de Chios ;
— 1830 : les Trois Glorieuses.
Thème 2. — La France dans l’Europe des nationalités : politique et société (1848-1871)
11-13 heures
Chapitre 1. — La difficile entrée dans l’âge démocratique : la IIe République et le Second Empire
Objectifs : montrer que l’instauration du suffrage universel masculin en 1848 ne suffit pas à trancher la question du régime politique ouverte depuis 1789.
On peut mettre en avant :
– Les idéaux démocratiques hérités de la Révolution française qui permettent en 1848 des affirmations fondamentales et fondatrices (suffrage universel masculin, abolition de l’esclavage…) ;
– L’échec du projet républicain en raison des tensions qui s’expriment (entre conservateurs et républicains, villes et campagnes, bourgeois et ouvriers) ;
— Les traits caractéristiques du Second Empire, régime autoritaire qui s’appuie sur le suffrage universel masculin, le renforcement de l’État, la prospérité économique et qui entend mener une politique de grandeur nationale ;
— Les oppositions rencontrées par le Second Empire et la répression qu’il exerce (proscriptions de Victor Hugo, Edgar Quinet…).
Points de passage et d’ouverture
— Alphonse de Lamartine en 1848 ;
— George Sand, femme de lettres engagée en politique ;
— Louis-Napoléon Bonaparte, premier président de la République.
Chapitre 2. — L’industrialisation et l’accélération des transformations économiques et sociales en France
Objectifs : montrer que la société française connaît des mutations profondes liées à l’industrialisation et à l’urbanisation.
On peut mettre en avant :
— Les transformations des modes de production (mécanisation, essor du salariat…) et la modernisation encouragée par le Second Empire ;
— L’importance du monde rural et les débuts de l’exode rural ;
— L’importance politique de la question sociale.
Points de passage et d’ouverture
— Paris haussmannien : la transformation d’une ville ;
— Les frères Pereire, acteurs de la modernisation économique ;
— 25 mai 1864 : le droit de grève répond à l’une des attentes du mouvement ouvrier.
Chapitre 3. — La France et la construction de nouveaux États par la guerre et la diplomatie
Objectifs : montrer le rôle de la France lors de la construction des unités italienne et allemande. Cette politique d’unification est menée par des régimes monarchiques qui s’appuient sur le mouvement des nationalités, la guerre et la diplomatie.
On peut mettre en avant :
— La participation du Second Empire à la marche vers l’unité italienne ;
— La guerre de 1870 qui entraîne la chute du Second Empire et permet l’unité allemande.
Points de passage et d’ouverture
— Le rattachement de Nice et de la Savoie à la France ;
— 1871 : Bismarck et la proclamation du Reich.
Thème 3. — La IIIe République avant 1914 : un régime politique, un empire colonial
11-13 heures
Chapitre 1. — La mise en œuvre du projet républicain
Objectifs : montrer la manière dont le régime républicain se met en place et s’enracine ainsi que les oppositions qu’il rencontre.
On peut mettre en avant :
— 1870-1875 : l’instauration de la République et de la démocratie parlementaire ;
— L’affirmation des libertés fondamentales ;
— Le projet d’unification de la nation autour des valeurs de 1789 et ses modalités de mise en œuvre (symboles, lois scolaires…) ;
— Les oppositions qui s’expriment (courants révolutionnaires, refus de la politique laïque par l’Église catholique, structuration de l’antisémitisme autour de l’affaire Dreyfus, nationalisme…) ;
— Le refus du droit de vote des femmes.
Points de passage et d’ouverture
— 1871 : Louise Michel pendant la Commune de Paris ;
— 1885 : les funérailles nationales de Victor Hugo ;
— 1905 : la loi de séparation des Églises et de l’État : débats et mise en œuvre.
Chapitre 2. — Permanences et mutations de la société française jusqu’en 1914
Objectifs : montrer les spécificités de la société française qui connaît une révolution industrielle importante tout en demeurant majoritairement rurale.
On peut mettre en avant :
— L’industrialisation et les progrès techniques ;
— La question ouvrière et le mouvement ouvrier ;
— L’immigration et la place des étrangers ;
— L’importance du monde rural et ses difficultés ;
— L’évolution de la place des femmes.
Points de passage et d’ouverture
1891 : la fusillade de Fourmies du 1er mai ;
— Les expositions universelles de 1889 et 1900 ;
— Le Creusot et la famille Schneider ;
Chapitre 3. — Métropole et colonies
Objectifs : étudier la politique coloniale de la IIIe République, les raisons sur lesquelles elle s’est fondée, les causes invoquées par les républicains. Le contexte international de cette politique est également étudié, ainsi que ses effets dans les territoires colonisés.
On peut mettre en avant :
— L’expansion coloniale française : les acteurs, les motivations et les territoires de la colonisation ;
— Les débats suscités par cette politique ;
— Les chocs entre puissances occasionnés par cette expansion ;
— Le cas particulier de l’Algérie (conquise de 1830 à 1847) organisée en départements français en 1848
— Le fonctionnement des sociétés coloniales (affrontements, résistances, violences, négociations, contacts et échanges).
Points de passage et d’ouverture
— 1887 : le code de l’indigénat algérien est généralisé à toutes les colonies françaises.
— 1898 : Fachoda, le choc des impérialismes ;
— Saigon, ville coloniale.
Thème 4. — La Première Guerre mondiale : le « suicide de l’Europe » et la fin des empires européens
11-13 heures
Chapitre 1. — Un embrasement mondial et ses grandes étapes
Objectifs : présenter les phases et les formes de la guerre (terrestre, navale et aérienne).
On peut mettre en avant :
— Les motivations et les buts de guerre des belligérants ;
— L’extension progressive du conflit et les grandes étapes de la guerre ;
— L’échec de la guerre de mouvement et le passage à la guerre de position ;
— L’implication des empires coloniaux britannique et français ;
— La désintégration de l’empire russe.
Points de passage et d’ouverture
— Août-septembre 1914 : Tannenberg et la Marne ;
— 1915 : L’offensive des Dardanelles ;
— 1916 : La bataille de la Somme ;
— Mars 1918 : la dernière offensive allemande.
Chapitre 2. — Les sociétés en guerre : des civils acteurs et victimes de la guerre
Objectifs : souligner l’implication des sociétés, des économies, des sciences et des techniques dans une guerre longue.
On peut mettre en avant :
— Les dimensions économique, industrielle et scientifique de la guerre ;
— Les conséquences à court et long termes de la mobilisation des civils, notamment en ce qui concerne la place des femmes dans la société ;
— Le génocide des Arméniens, en articulant la situation des Arméniens depuis les massacres de 1894-1896 et l’évolution du conflit mondial.
Points de passage et d’ouverture
— Marie Curie dans la guerre ;
— 24 mai 1915 : la déclaration de la Triple Entente à propos des « crimes contre l’humanité et la civilisation » perpétrés contre les Arméniens de l’Empire ottoman ;
— Les grèves de l’année 1917.
Chapitre 3. — Sortir de la guerre : la tentative de construction d’un ordre des nations démocratiques
Objectifs : étudier les différentes manières dont les belligérants sont sortis de la guerre et la difficile construction de la paix.
On peut mettre en avant :
— Le bilan humain et matériel de la guerre ;
— Les principes formulés par le président Wilson et la fondation de la Société des Nations ;
— Les traités de paix et la fin des empires multinationaux européens ;
— Les interventions étrangères et la guerre civile en Russie jusqu’en 1922 ;
— Les enjeux de mémoire de la Grande Guerre tant pour les acteurs collectifs que pour les individus et leurs familles.
Points de passage et d’ouverture
1919-1923 : les traités de paix ;
1920 : le soldat inconnu et les enjeux mémoriels ;
1922 : le passeport Nansen et le statut des apatrides.
Géographie
Les dynamiques d’un monde en recomposition
48 heures
Thème 1. — La métropolisation : un processus mondial différencié
Thème 2. — Une diversification des espaces et des acteurs de la production
Thème 3. — Les espaces ruraux : multifonctionnalité ou fragmentation ?
Thème 4. — La Chine : des recompositions spatiales multiples
Thème 1. — La métropolisation : un processus mondial différencié
12-14 heures
Questions
— Les villes à l’échelle mondiale : le poids croissant des métropoles ;
— Des métropoles inégales et en mutation.
Commentaire
Depuis 2007, la moitié de la population mondiale vit en ville ; cette part ne cesse de progresser. Cette urbanisation s’accompagne d’un processus de métropolisation : concentration des populations, des activités et des fonctions de commandement.
En dépit de ce que l’on pourrait identifier comme des caractéristiques métropolitaines (quartier d’affaires, équipement culturel de premier plan, nœuds de transports et de communication majeur, institution de recherche et d’innovation…), les métropoles sont très diverses. Elles sont inégalement attractives et n’exercent pas la même influence.
À l’échelle locale, l’étalement urbain combiné à l’émergence de nouveaux centres fonctionnels (dans la ville-centre comme dans les périphéries) contribuent à recomposer les espaces intra- métropolitains. Cela se traduit également par une accentuation des contrastes et des inégalités au sein des métropoles.
Études de cas possibles :
— La métropolisation au Brésil : dynamiques et contrastes ;
— Londres : une métropole de rang mondial ;
— Mumbai : une métropole fragmentée ;
— La mégalopole du Nord-Est des États-Unis (de Boston à Washington) : des synergies métropolitaines.
Question spécifique sur la France
La France : la métropolisation et ses effets.
Commentaire
La métropolisation renforce le poids de Paris (ville primatiale) et recompose les dynamiques urbaines. L’importance et l’attractivité des métropoles régionales métropolitaines et ultramarines tendent à se renforcer, mais de façon différenciée, de même que la concurrence qu’elles se livrent.
Cela conduit à une évolution de la place et du rôle des villes petites et moyennes, entre, pour certaines, mise à l’écart, dévitalisation des centres-villes, et, pour d’autres, un renouveau porté par une dynamique économique locale et la valorisation du cadre de vie.
Thème 2. — Une diversification des espaces et des acteurs de la production
12-14 heures
Questions
— Les espaces de production dans le monde : une diversité croissante ;
— Métropolisation, littoralisation des espaces productifs et accroissement des flux.
Commentaire
À l’échelle mondiale, les logiques et dynamiques des principaux espaces et acteurs de production de richesses (en n’omettant pas les services) se recomposent. Les espaces productifs majeurs sont divers et plus ou moins spécialisés. Ils sont de plus en plus nombreux, interconnectés et se concentrent surtout dans les métropoles et sur les littoraux.
Les processus de production s’organisent en chaînes de valeur ajoutée à différentes échelles. Cela se traduit par des flux d’échanges matériels et immatériels toujours plus importants.
Les chaînes et les réseaux de production sont, dans une large mesure, organisés par les entreprises internationales, mais l’implantation des unités productives dépend également d’autres acteurs – notamment publics –, des savoir-faire, des coûts de main d’œuvre ou encore des atouts des différents territoires. Ceux-ci sont de plus en plus mis en concurrence. Parallèlement, l’économie numérique élargit la diversité des espaces et des acteurs de la production.
Études de cas possibles :
— Les espaces des industries aéronautique et aérospatiale européennes : une production en réseau ;
— Singapour : l’articulation de la finance, de la production et des flux ;
— Les investissements chinois en Afrique : la recomposition des acteurs et espaces de la production aux échelles régionale et mondiale ;
— La Silicon Valley : un espace productif intégré de l’échelle locale à l’échelle mondiale.
Question spécifique sur la France
La France : les systèmes productifs entre valorisation locale et intégration européenne et mondiale.
Commentaire
L’étude des systèmes productifs français (Outre-mer inclus) permet de mettre en avant les lieux et acteurs de la production à l’échelle nationale, tout en soulignant l’articulation entre valorisation locale et intégration européenne et mondiale.
Thème 3. — Les espaces ruraux : multifonctionnalité ou fragmentation ?
12-14 heures
Questions
— La fragmentation des espaces ruraux.
— Affirmation des fonctions non agricoles et conflits d’usages.
Commentaire
Les recompositions des espaces ruraux dans le monde sont marquées par le paradoxe de liens de plus en plus étroits avec les espaces urbains et l’affirmation de spécificités rurales (paysagères, économiques, voire socio-culturelles), impliquant des dynamiques contrastées de valorisation, de mise à l’écart ou de protection de la nature et du patrimoine. Globalement, la part des agriculteurs diminue au sein des populations rurales. Toutefois, l’agriculture reste structurante pour certains espaces ruraux, avec des débouchés de plus en plus variés, alimentaires et non alimentaires.
À l’échelle mondiale, la multifonctionnalité des espaces ruraux s’affirme de manière inégale par l’importance croissante, en plus de la fonction agricole, de fonctions résidentielle, industrielle, environnementale ou touristique, contribuant tout à la fois à diversifier et à fragiliser ces espaces. Cette multifonctionnalité et cette fragmentation expliquent en partie la conflictualité accrue dans ces espaces autour d’enjeux divers, notamment fonciers : accaparement des terres, conflits d’usage… Elles posent la question de leur dépendance aux espaces urbains.
Études de cas possibles :
— Les mutations des espaces ruraux de Toscane ;
— Les transformations paysagères des espaces ruraux d’une région française (métropolitaine ou ultramarine) ;
— Mutations agricoles et recomposition des espaces ruraux en Inde ;
— Les espaces ruraux canadiens : une multifonctionnalité marquée.
Question spécifique sur la France
La France : des espaces ruraux multifonctionnels, entre initiatives locales et politiques européennes.
Commentaire
En France, les espaces ruraux se transforment :
— Mutation des systèmes agricoles et diversification des fonctions productives ;
— Pression urbaine croissante et liens accrus avec les espaces urbains ;
— Entre vieillissement et renouveau des populations rurales, diversification des dynamiques démographiques et résidentielles.
Ces mutations s’accompagnent d’enjeux d’aménagement et de développement rural : valorisation et soutien de l’agriculture, équipement numérique, télétravail, protection de l’environnement, maintien et organisation ou réorganisation des services publics…
Ces enjeux mobilisent des acteurs à différentes échelles, du développement local aux politiques nationales et européennes de développement rural.
Thème 4 conclusif. — La Chine : des recompositions spatiales multiples
8-10 heures
Questions
— Développement et inégalités ;
— Des ressources et des environnements sous pression ;
— Recompositions spatiales : urbanisation, littoralisation, mutations des espaces ruraux.
Commentaire
La Chine est un pays où les évolutions démographiques et les transitions (urbaine, environnementale ou énergétique…) engendrent de nombreux paradoxes et suscitent des recompositions spatiales spectaculaires. Les évolutions démographiques, les migrations des campagnes vers les villes, la surexploitation des ressources, la pollution, l’ouverture et l’insertion de plus en plus forte dans la mondialisation accentuent les contrastes territoriaux.
Notions et vocabulaire à maîtriser à l’issue de la classe de première (en complément des notions et vocabulaires acquis en classe de seconde qui seront remobilisés tout comme les repères spatiaux acquis) :
— Recomposition : notion transversale à l’ensemble des thèmes.
— Centralité, centre-périphérie, métropole-métropolisation, ville.
— Espace productif, entreprise multinationale, chaîne de la valeur ajoutée, flux, production, système productif.
— Espace rural, multifonctionnalité, fragmentation, périurbanisation, ruralité.