Les derniers sujets du bac 2012 : France métropolitaine


Les épreuves d’histoire-géographie du baccalauréat des trois séries générales se tenaient en France métropolitaine le mardi 19 juin 2012.

On pourra prendre connaissance des sujets, publiés après la fin des épreuves :

Histoire-géographie – Terminales L-ES – Session 2012

Histoire-géographie – Terminale S – Session 2012

Histoire-géographie – Première S – Session 2012


Les sujets de l’épreuve anticipée dans les centres à l’étranger :

Les sujets de l’épreuve anticipée d’histoire-géographie du baccalauréat de la série S – Session 2012


Éléments de corrigé pour l’épreuve anticipée

Les propositions ci-dessous, comme la plupart des corrigés qui circulent sur la toile, ne constituent pas des corrigés « officiels ». Il existe toujours plusieurs solutions et le correcteur n’attend pas du candidat qu’il reproduise un corrigé-type. On peut imaginer toutes sortes de plan, et pour l’Algérie, des bornes chronologiques différentes, mais il faut, dans tous les cas, circonscrire la question en introduction et justifier ses choix, ne rien omettre d’essentiel, organiser la réponse au moyen d’un plan explicite, adéquat et cohérent.

La guerre d’Algérie

Il ne faut négliger ni le déroulement du conflit, ni ses origines, ni ses répercussions en métropole. La solution la plus simple consiste sans doute à organiser la réponse de la façon suivante :

1. Les origines du conflit ;

2. L’enlisement dans la guerre ;

3. Le règlement du conflit.

L’intitulé du sujet n’impose aucune borne chronologique. On peut sans doute l’entendre au sens strict et commencer en 1954. On peut aussi considérer que la guerre trouve ses origines dans la prise d’Alger et commencer en 1830. La solution la plus prudente consiste à commencer par l’insurrection de 1954 et à expliquer celle-ci par la domination coloniale, laquelle commence en 1830. Il faut dans tous les cas apporter des explications…


Les mutations de la population active en France de 1850 à nos jours

On peut adopter ou bien un plan chronologique, ou bien un plan thématique.

Le plan chronologique a le mérite de dégager clairement l’évolution, mais il peut conduire le candidat à négliger les mutations de longue durée, ou à exagérer la portée des différentes coupures chronologiques, ou à décrire l’évolution économique et sociale dans son ensemble sans se concentrer suffisamment sur la « population active » etc. Les « mutations de la population active » n’obéissent peut-être pas toutes à la même périodisation…

Le plan thématique aide le candidat à circonscrire le sujet de façon rigoureuse et à distinguer clairement différentes sortes de mutations, mais il peut le conduire à ignorer ou à confondre les étapes de l’évolution ou à négliger les explications… Il faut veiller, dans chacune des parties, à dater les principales mutations, à les inscrire dans les grandes phases de l’évolution économique et sociale…

Un plan chronologique

On peut reprendre la périodisation adoptée pour décrire les différentes phases de la croissance économique, mais il faut bien entendu se concentrer sur les « mutations de la population active ». On identifie, pour chacune des périodes, les principales mutations.

Plusieurs périodisations sont possibles :

Première possibilité :

1. 1850-1914 : l’entrée dans la société industrielle, la diminution de la population active agricole, l’augmentation de la population active des deux autres secteurs etc.

2. 1914-1945 : la poursuite des mutations de la période précédente, le croisement des courbes, la diminution de la durée du travail, la poussée du chômage dans les années 1930, la contraction de la population active etc.

3. Depuis 1945 : la tertiarisation, la généralisation du travail féminin, l’immigration de travail et le plein emploi, la poussée du chômage et la fracture sociale dans le dernier quart du siècle etc.

Deuxième possibilité :

1. 1850-1945 : l’installation dans la société industrielle etc.

2. 1945-1973 : les mutations des Trente Glorieuses etc.

3. Depuis les années 1970 : les effets de la récession sur la population active, mais il faut veiller à ne pas exagérer la coupure de 1973 etc.

Un plan thématique

On montre que la population active connaît différentes mutations, qu’elles obéissent à des facteurs différents, connaissent des rythmes différents etc.

1. La composition de la population active : un quasi-doublement depuis le milieu du XIXe siècle, l’évolution de la structure par âge et par sexe, les fluctuations du chômage ;

2. La répartition de la population active : la salarisation, l’évolution des secteurs d’activités, l’évolution des catégories sociales ;

3. La formation et la productivité de la main d’œuvre : les progrès de la formation, l’augmentation de la productivité, la question du temps de travail et des salaires…


L’organisation des réseaux de transports en France et leurs connexions avec l’Europe et le monde

On peut adopter le plan suivant, mais il existe beaucoup d’autres possibilités…

1. Des réseaux polarisés par les villes : la hiérarchie urbaine, la concentration des infrastructures de transports, la polarisation des axes de transports ;

2. Des réseaux ouverts sur l’Europe et le monde : les interfaces maritimes, les connexions routières, ferroviaires et fluviales, les axes européens proches du territoire français et en relation avec lui (l’axe rhénan, les routes maritimes de la Manche, de la mer du Nord et de la Méditerranée) ;

3. Un territoire inégalement desservi : la place de Paris, les différences est-ouest, les régions enclavées ou marginales.


Éléments de corrigé pour l’épreuve des classes de terminale

La Ve République : institutions et vie politique

Le sujet couvre une période assez longue, mais il ne porte pas sur l’évolution politique dans son ensemble. On s’intéresse à la fois aux institutions, à la « vie politique », à leurs rapports. Les institutions, c’est-à-dire la constitution de 1958, ses principales révisions, les modes de scrutins législatifs etc. La « vie politique », c’est-à-dire l’organisation des forces politiques, l’évolution des majorités électorales, la pratique politique, mais non pas exactement les politiques conduites etc.

Il ne faut pas s’engager dans un exposé des politiques conduites par les gouvernements successifs. Il ne faut pas non plus se contenter d’un récit de la vie politique sous la Ve République. Il faut s’interroger sur la nature des nouvelles institutions, sur les rapports entre le président de la République, le Premier ministre et la majorité parlementaire, sur l’exercice du pouvoir et la pratique politique, sur la place de l’opposition, sur l’incidence des institutions et des modes de scrutin sur la vie politique (présidentialisation des partis et bipolarisation des forces politiques), sur l’évolution des institutions (saisine du Conseil constitutionnel, quinquennat et inversion du calendrier électoral) etc.

On peut envisager le plan suivant, mais il existe d’autres possibilités :

1. La constitution de 1958 : un régime « semi-présidentiel ». Le renforcement de la fonction présidentielle, le renforcement de l’autorité gouvernementale, la limitation des pouvoirs du Parlement.

2. Le fonctionnement des institutions de 1959 à 1986 : présidentialisation et bipolarisation. L’interprétation gaullienne, le fait majoritaire et la bipolarisation de la vie politique, la présidentialisation du régime.

3. Le fonctionnement et la réforme des institutions depuis 1986 : les trois cohabitations et le rééquilibrage des pouvoirs au sein de l’exécutif, le 21-Avril et la crise de la représentation politique, le quinquennat, l’inversion du calendrier électoral et leurs effets.

Les institutions de la Ve République et leur fonctionnement


Vers un nouvel ordre mondial : espoirs et réalités

Le « nouvel ordre mondial » selon le président Bush

L’expression « nouvel ordre mondial » est employée par le président Bush le 11 septembre 1990.

Our objectives in the Persian Gulf are clear, our goals defined and familiar: Iraq must withdraw from Kuwait completely, immediately, and without condition. Kuwait’s legitimate government must be restored. The security and stability of the Persian Gulf must be assured. And American citizens abroad must be protected. These goals are not ours alone. They’ve been endorsed by the United Nations Security Council five times in as many weeks. Most countries share our concern for principle. And many have a stake in the stability of the Persian Gulf. This is not, as Saddam Hussein would have it, the United States against Iraq. It is Iraq against the world. […]

We stand today at a unique and extraordinary moment. The crisis in the Persian Gulf, as grave as it is, also offers a rare opportunity to move toward an historic period of cooperation. Out of these troubled times, our fifth objective — a new world order — can emerge: a new era — freer from the threat of terror, stronger in the pursuit of justice, and more secure in the quest for peace. An era in which the nations of the world, East and West, North and South, can prosper and live in harmony. A hundred generations have searched for this elusive path to peace, while a thousand wars raged across the span of human endeavor. Today that new world is struggling to be born, a world quite different from the one we’ve known. A world where the rule of law supplants the rule of the jungle. A world in which nations recognize the shared responsibility for freedom and justice. A world where the strong respect the rights of the weak.

Traduction

Nos buts dans le golfe Persique sont clairs, précis et bien connus : l’Irak doit se retirer complètement du Koweït, sans délais et sans conditions ; le gouvernement koweïtien légitime doit être rétabli ; la sécurité et la stabilité dans le golfe Persique doivent être garanties ; les ressortissants américains à l’étranger doivent être protégés. Ces buts ne sont pas seulement les nôtres. Ils ont été approuvés cinq fois en cinq semaines par le Conseil de sécurité des Nations unies. La plupart des États partagent notre position de principe. Et beaucoup ont intérêt à la stabilité du golfe Persique. Il ne s’agit pas, comme Saddam Hussein l’aurait dit, des États-Unis contre l’Irak. Il s’agit de l’Irak contre le monde. […]

Nous nous trouvons aujourd’hui à un moment unique et extraordinaire. La crise dans le golfe Persique, malgré sa gravité, nous donne l’occasion d’entrer dans une période historique de coopération. De ces temps troublés peut naître un nouvel ordre mondial – c’est notre cinquième but ; une ère nouvelle, affranchie de la menace de la terreur, plus forte dans la poursuite de la justice et plus sûre dans la recherche de la paix. Une ère où tous les pays du monde, de l’Est et de l’Ouest, comme du Nord et du Sud, peuvent vivre et prospérer en pleine harmonie. Cent générations ont cherché ce chemin difficile vers la paix tandis qu’un millier de guerres venaient affecter la marche de l’histoire humaine. Aujourd’hui, ce monde nouveau demande à naître, un monde très différent de celui que nous avons connu. Un monde où la primauté du droit l’emporte sur la loi de la jungle. Un monde dans lequel les États reconnaissent leur responsabilité commune dans le maintien de la liberté et de la justice. Un monde où les forts respectent les droits des plus faibles.