HGGSP
Épreuve écrite du baccalauréat
20-21 mars 2023
Premier sujet
Dissertation
— La production et la circulation de la connaissance connaissent-elles des frontières ?
— Ruptures et continuités des formes de la guerre depuis la fin du XXe siècle
Étude critique de documents
— Le patrimoine, facteur de puissance de la France
23-HGGSPJ1ME1
Second sujet
Dissertation
— La circulation de la connaissance : un enjeu géopolitique
— Protection et valorisation du patrimoine en France
Étude critique de documents
— Les sociétés face au changement climatique
23-HGGSPJ2ME2
Compléments
Les sociétés face au changement climatique
Document 1
La circulaire no 18 du ministre de l’Intérieur Siméon (25 avril 1821)
Document 2
Sous le texte, la photo.
L’image est reprise à la page 13 du C40 Cities Annual Report 2019 (22 avril 2020) comme indiqué dans le sujet, mais sa première publication est antérieure (8 octobre 2019) : elle constitue la première de couverture d’un guide des maires sur les politiques de transport urbain durable dans quatorze villes réputées les plus avancées en la matière. Il ne s’agit pas d’une simple illustration. Comme toute couverture, elle sert à présenter la publication : la photo de deux femmes cyclistes en ville, un titre et un mot d’ordre : We have the power to move the world.
Éléments de corrigé
Dissertation
La production et la circulation de la connaissance connaissent-elles des frontières ?
Ruptures et continuités des formes de la guerre depuis la fin du XXe siècle
La circulation de la connaissance : un enjeu géopolitique
Protection et valorisation du patrimoine en France
Étude critique de documents
Le patrimoine, facteur de puissance de la France
Les sociétés face au changement climatique
La production et la circulation de la connaissance connaissent-elles des frontières ?
Le sujet porte sur le thème dans son entier et la réponse doit s’appuyer sur ses différents objets d’étude. Il faut sans doute s’en tenir au sens premier du mot frontière puisque c’est celui que lui donne la matière : une ligne de démarcation qui sépare les territoires de deux États souverains ; c’est la définition retenue dans le troisième thème du programme de la classe de première. On peut montrer que la connaissance s’affranchit nécessairement des frontières, mais qu’elle les retrouve en période de tensions ou de conflits et qu’elle pousse les États ou d’autres acteurs à des violations de frontières. Il existe toujours plusieurs plans possibles.
1. L’EFFACEMENT DES FRONTIÈRES
1.1. L’internationalisation de la recherche
1.2. La mobilité étudiante internationale
1.3. L’invention du cyberespace libre et ouvert
2. LA PERMANENCE DES FRONTIÈRES
2.1. La recherche en temps de guerre chaude
2.2. La recherche en temps de guerre froide
2.3. La cyberbalkanisation : splinternet et cybersurveillance
3. LES VIOLATIONS DE FRONTIÈRES
3.1. La collecte du renseignement
3.2. La guerre psychologique : propagande, désinformation et déception
3.3. La cyber-conflictualité : cyberattaques, cybercriminalité et cyberguerre
Ruptures et continuités des formes de la guerre depuis la fin du XXe siècle
Le sujet porte sur les guerres des dernières décennies, y compris celles de la « fin du XXe siècle ». La meilleure solution consiste donc à fonder sa réflexion sur l’ensemble des conflits depuis la fin de la Guerre froide : guerres étrangères ou interétatiques, guerres civiles, guerres civiles internationalisées. Il faut apprécier les ruptures et les continuités au regard de la guerre classique dans la définition de Clausewitz.
1. LA DÉTERRITORIALISATION DE LA GUERRE
1.1. Terrorisme et anti-terrorisme
1.2. Guérilla et contre-insurrection
1.3. Cyberguerre et cyberdéfense
2. LA PERMANENCE DE L’OBJECTIF TERRITORIAL
2.1. La recherche d’une assise territoriale
2.2. La poursuite des guerres de conquête
2.3. L’hypothèse d’un « retour de l’état de guerre »
3. L’HYBRIDATION DES FORMES DE LA GUERRE
3.1. L’internationalisation des guerres civiles
3.2. L’association des guerres régulières et irrégulières
3.3. L’association de la guerre cinétique et de la cyberguerre
La circulation de la connaissance : un enjeu géopolitique
Le sujet porte sur la « circulation de la connaissance » comme « enjeu géopolitique ». Le mot géopolitique est le troisième terme du nom de la matière et le mot enjeu est employé vingt-sept fois dans le seul programme de la classe de terminale. L’enjeu, c’est d’abord ce que l’on met en jeu dans un jeu, ce que l’on risque dans un jeu, la somme mise en jeu dans un jeu d’argent ; c’est, par extension, tout ce qui fait l’objet d’un échange, d’un débat ou d’un conflit. On peut montrer que la circulation de la connaissance concourt à la construction de la puissance, qu’elle est un objet de conflit, qu’elle est aussi un objet de coopération. Il existe toujours plusieurs plans possibles.
1. UN FACTEUR DE PUISSANCE
1.1. Une condition de la société de la connaissance
1.2. Un facteur de compétitivité territoriale à toutes les échelles
1.3. Une composante des pouvoirs de contraindre et de convaincre
2. UN OBJET DE CONFLIT
2.1. La collecte du renseignement
2.2. La guerre psychologique : propagande, désinformation et déception
2.3. La cyber-conflictualité : cybercriminalité, cyberguerre et cybersécurité
3. UN OBJET DE COOPÉRATION
3.1. L’internationalisation de la recherche
3.2. L’action des organisations intergouvernementales
3.3. L’application du droit international dans le cyberespace
Protection et valorisation du patrimoine en France
C’est un vaste sujet qui porte sur l’ensemble des objets d’étude pris en France : le château de Versailles, la ville de Paris, la politique du patrimoine, le patrimoine minier, la diplomatie du patrimoine. Ils sont tous utiles à la réflexion, mais il serait maladroit de les exposer successivement. Il faut s’interroger sur les origines, les conditions et les finalités de la valorisation et de la protection du patrimoine. On peut montrer que la patrimonialisation accompagne la construction de l’État-nation monarchique ou républicain depuis la Révolution, qu’elle est un objet du débat politique et un instrument de puissance dans le monde. La conjonction de coordination invite en outre à une réflexion sur les rapports entre protection et valorisation. L’envisager ici dans les différentes parties du développement. La reprendre en conclusion. Il existe toujours plusieurs plans possibles.
1. UNE EXPRESSION DE L’ÉTAT-NATION
1.1. La Révolution : naissance du patrimoine national
1.2. La monarchie de Juillet : institutionnalisation et synthèse orléaniste
1.3. La IIIe République : législation et construction républicaine
2. UN OBJET DU DÉBAT POLITIQUE
2.1. La définition du patrimoine : élargissement et concurrence des mémoires
2.2. Les conditions de l’intervention publique : centralisation, déconcentration et décentralisation
2.3. La multiplication des acteurs : partage des compétences et conflits d’objectifs
3. UN INSTRUMENT DE PUISSANCE DANS LE MONDE
3.1. Un cadre propice à l’action diplomatique
3.2. Un facteur de l’activité économique : tourisme, commerce extérieur et stratégies d’entreprise
3.3. Une composante du pouvoir de convaincre
Le patrimoine, facteur de puissance de la France
Le sujet porte sur le patrimoine français comme « facteur de puissance » (intitulé) et « outil au service du rayonnement » (consigne). Les documents concernent chacun un aspect du sujet : l’action diplomatique, l’activité économique. Il est habituellement déconseillé d’étudier successivement les documents puisqu’il faut les « confronter », mais il est sans doute difficile de ne pas traiter séparément chacun de ces deux aspects. C’est possible à condition de faire une place au second document dans la première partie — l’action de la France au sein de l’Unesco — et au premier dans la seconde — le dîner d’État comme repas gastronomique. Les deux documents réunis permettent en définitive de définir le patrimoine français comme une composante du pouvoir de convaincre (soft power, puissance douce). Il existe toujours plusieurs plans possibles.
1. UN OBJET DE L’ACTION DIPLOMATIQUE
1.1. Une représentation de puissance
1.2. Un faste propice au dialogue bilatéral
1.3. Un objet de diplomatie multilatérale
2. UN OBJET DE L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE
2.1. La fréquentation touristique étrangère
2.2. Le commerce extérieur agro-alimentaire
2.3. La circulation internationale des savoir-faire
3. UNE COMPOSANTE DU POUVOIR DE CONVAINCRE
3.1. Un témoin de l’histoire nationale
3.2. L’expression d’un art de vivre national
3.3. Une certaine idée de la France
Les sociétés face au changement climatique
Le sujet porte sur le comportement des sociétés devant le changement climatique (intitulé) et invite le candidat à distinguer une permanence et des ruptures (consigne). Les deux documents concernent chacun une période marquée par un changement climatique — le second hyper-PAG, le changement climatique contemporain. Il serait maladroit d’étudier successivement les deux documents. Il serait sans doute schématique d’opposer une permanence et des ruptures. La meilleure solution consiste peut-être à distinguer la perception du risque, la discussion des causes et la recherche des solutions en faisant à chaque fois la part de la permanence et des ruptures. Le premier document est difficile puisqu’il s’inscrit dans la discussion ouverte par la Révolution et poursuivie à la Restauration sur les rapports entre couvert forestier, déboisement et changement climatique. Le second document dit plus qu’il ne montre : un mot d’ordre, la photo de deux femmes cyclistes en ville, une signature. L’analyse doit passer de l’explicite à l’implicite. Il existe toujours plusieurs plans possibles.
1. LA PERCEPTION DU RISQUE
1.1. Le second hyper-PAG
1.2. Le changement climatique contemporain
2. LA DISCUSSION DES CAUSES
2.1. La question forestière
2.2. L’effet de serre additionnel
3. LA RECHERCHE DES SOLUTIONS
3.1. La politique forestière de la Restauration
3.2. La lutte contre le changement climatique contemporain