Le discours sur l’état de l’Union du 22 janvier 1970
L’enregistrement dans son entier et le texte du discours sur le site du Miller Center – University of Virginia (Charlottesville, Virginia) :
State of the Union Address (January 22, 1970)
L’enregistrement sur le site de la Nixon Presidential Library :
President Nixon’s 1970 State of the Union
Il y a vingt-cinq ans, en raison de sa puissance économique et militaire écrasante, de la faiblesse des autres puissances du monde libre et de l’incapacité des nouveaux États indépendants à se défendre ou à se gouverner eux-mêmes, il revenait à l’Amérique de porter le fardeau le plus lourd dans la défense du monde libre.
Dans deux guerres, d’abord en Corée et maintenant au Vietnam, nous avons fourni la majeure partie des fonds, des armes et des hommes, afin d’aider d’autres peuples à défendre leur liberté.
Aujourd’hui les grands pays industrialisés de l’Europe, de même que le Japon, ont retrouvé leur puissance économique ; et les pays de l’Amérique latine – et beaucoup de pays qui se sont émancipés de la domination coloniale après la Seconde Guerre mondiale en Asie et en Afrique – ont acquis une fierté et une dignité nouvelles et la volonté de prendre leur part dans la défense de leur propre liberté.
C’est la base de la doctrine que j’ai annoncée à Guam .
Ni la défense ni le développement des autres pays ne peuvent être l’œuvre exclusive ou principale des États-Unis. Tous les pays du monde doivent désormais assumer la principale responsabilité dans leur marche vers le bien-être ; et ils doivent déterminer eux-mêmes les conditions de ce bien-être. Nous serons fidèles aux engagements que nous avons pris par traité, mais nous réduirons notre rôle et notre place dans les affaires des autres pays. […]
Si nous parvenons à rester en paix dans le dernier tiers du siècle, c’est parce que nous aurons su développer une relation nouvelle entre les États-Unis et l’Union soviétique. Je n’ai pas l’intention de dissimuler nos différences, mais nous sommes en train de passer, avec un sens précis de nos objectifs, d’une ère de confrontation à une ère de négociation. C’est dans ce même esprit que nous avons repris des discussions avec la Chine communiste dans nos discussions de Varsovie . Notre préoccupation, pour ce qui concerne nos relations avec ces deux pays, c’est d’éviter une collision catastrophique et de réunir les conditions pour un règlement pacifique de nos différends. […]
Il y a deux cents ans, nous étions un pays neuf de trois millions d’hommes, militairement faible, économiquement pauvre. Mais l’Amérique avait un sens pour le monde qui ne se mesurait pas en dollars, quelque chose de bien plus important que la puissance militaire. Écoutez le Président Thomas Jefferson en 1802 : Nous n’agissons pas « pour nous seuls, mais pour l’humanité tout entière ».
Nous avions alors une vocation spirituelle qui a enflammé l’imagination de millions de personnes dans le monde. Aujourd’hui, alors que nous sommes devenus le pays le plus riche et le plus fort dans le monde, ne leur laissez pas croire que nous avons renoncé à l’idéal qui, à notre naissance, faisait de nous l’espoir du monde. Ce que l’on attend de nous pour 1976 est plus grand encore que ce que l’on en attendait en 1776.