Gallica – Bibliothèque nationale de France
Des éléments de réponse dans un article de l’historien Eric Hobsbawm publié dans Actes de la recherche en sciences sociales en 1978 : « Sexe, symboles, vêtements et socialisme ».
« La nouveauté de la Liberté de Delacroix est donc dans cette identification de l’image de la femme nue avec une vraie femme du peuple, émancipée et jouant un rôle actif, dirigeant même, dans le mouvement des hommes. […]
« Premièrement, par sa nature concrète elle rompt avec le rôle allégorique ordinairement attribué aux figures féminines, bien qu’elle en conserve la nudité, nudité que le peintre ne cherche nullement à dissimuler et que les commentateurs ont notée. Cette femme n’est pas là pour inspirer ni pour représenter ; elle agit.
« Ensuite, elle se distingue nettement de la femme combattant pour la liberté telle que la dépeint l’iconographie traditionnelle, et dont le meilleur exemple est Judith qui, aussi souvent que David, sert à représenter la lutte victorieuse du faible contre le fort. A la différence de ces deux héros, la Liberté de Delacroix n’est pas seule et elle n’a rien de faible. Bien au contraire, elle incarne toute la force concentrée du peuple invincible. Mais cela, en tant qu’être sexuel, ce qui la sépare de la virginale Jeanne d’Arc, par exemple. Il s’agit bien d’une jeune femme, pas encore mère ni épouse – du moins peut-on le supposer –. »
Sexe, symboles, vêtements et socialisme par Eric Hobsbawm in ARSS, 1978 | https://t.co/MdWSyaxjS2 via @PerseeFr
— Langlois (@langlois_hg) 30 août 2016
Une étude du tableau sur le site pédagogique L’histoire par l’image :
La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix
Voir également :
La Liberté guidant le peuple… devant son premier public par Nicos Hadjinicolaou in ARSS, 1979 | https://t.co/PGzVT9tA4P via @PerseeFr
— Langlois (@langlois_hg) 30 août 2016