L’Exposition internationale des arts et techniques de Paris (1937) : les trois pavillons soviétique, allemand et italien

L’Exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne se tient à Paris du 25 mai au 25 novembre 1937. Dans son édition datée du 25, jour de clôture de l’Exposition, Paris-soir publie un dessin de Jean Effel. On y reconnaît la sculpture respective de chacun des deux pavillons soviétique et allemand — le couple à la faucille et au marteau (L’Ouvrier et la Kolkhozienne de Moukhina), une aigle allemande tenant dans ses serres une croix gammée laurée — et la statue équestre du pavillon italien (Le Génie du fascisme de Gori). En juin, dans l’hebdomadaire communiste Regards, Lydia Lambert comparait les pavillons des trois pays dans un article intitulé « 4 pavillons, 4 peuples, 4 styles à l’Expo ». En juillet, Marianne publiait un article de Paul Chadourne sur le Guernica de Picasso exposé au pavillon de l’Espagne.

Chronologie indicative

10 mars 1937. — Encyclique Mit brennender Sorge sur le nazisme.

19 mars 1937. — Encyclique Divini Redemptoris sur le communisme.

8-23 mars 1937. – Bataille de Guadalajara.

26 avril 1937. — Bombardement de Guernica par la légion Condor.

25 mai 1937. — Ouverture de l’Exposition internationale des arts et techniques de Paris.

21 juin 1937. — Démission du premier cabinet Léon Blum.

7 juillet 1937. — Incident du pont Marco-Polo.

25-29 septembre 1937. — Visite d’État de Mussolini à Berlin.

5 novembre 1937. — Réunion secrète « de Hossbach » à Berlin.

6 novembre 1937. — Adhésion de l’Italie au pacte anti-Komintern.

25 novembre 1937. — Clôture de l’Exposition internationale des arts et techniques de Paris.

11 décembre 1937. — Annonce par l’Italie de son retrait de la SDN.

13 décembre 1937. — Début du massacre de Nankin.


« OUF !.. » : le dessin de Jean Effel dans Paris-soir du 25 novembre

Dans son édition du 25 novembre 1937, jour de clôture de l’Exposition, Paris-Soir dresse un « premier bilan » de la manifestation et publie à la une un dessin de Jean Effel avec la légende suivante : « Ouf ! ».

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Les pavillons soviétique et allemand sur une photo de 1937

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« 4 pavillons, 4 peuples, 4 styles à l’Expo » dans Regards du 17 juin

Le 17 juin, dans l’hebdomadaire communiste Regards, Lydia Lambert compare les pavillons des trois pays dans un article intitulé « 4 pavillons, 4 peuples, 4 styles à l’Expo ».

L’Expo 1937, comme toutes les manifestations internationales, représente de ce point de vue un effort intéressant pour connaître les peuples dont nous sommes séparés par la distance et les barrières linguistiques. Il y a là une formidable leçon de géographie humaine qui vaut mieux qu’une flânerie distraite. La France a invité les peuples à venir pour six mois chez elle. Profitons-en pour mieux les connaître. Cherchons à voir comment les nations se sont traduites à travers les éphémères architectures des pavillons. […]

Le Palais de l’Italie : Génie italien — histrionisme du régime

L’Italie, terre de pèlerinage, mère des Arts, Mecque de tous ceux que la beauté enchante ! Le pavillon que l’Italie fasciste a érigé au bord de la Seine a toutes les qualités d’un peuple enjoué et artiste et tous les défauts d’un régime.

Voyons d’abord l’extérieur : cette haute maison sobre, moderne sans excès, traditionnelle sans servilité, avec ses cinq étages entourés d’une galerie à colonnes, son toit plat, peuplé de statues, est d’une architecture prestigieuse.

Malheureusement, le régime a imprimé sa marque déplaisante sous les traits d’un monsieur, violemment argenté, assis tout nu sur son cheval, et qui représente, paraît-il, le génie du fascisme (est-ce une marque de génie que d’avoir le masque brutal de Mussolini ?). De même, ce petit dais moyenâgeux, sorti d’on ne sait où au milieu d’un décor tout classique.

L’intérieur parfois admirable est tout à l’honneur des artistes italiens… Le génie d’une race remarquablement douée, sa longue tradition de beauté, son goût formé par deux mille ans d’un art qui, toujours, sut se renouveler, se manifestent partout : dans le superbe patio romain, avec son mur de marbre gris qui remplit la cour dallée d’un mystérieux clair-obscur, dans cette pathétique figure de femme plaquée au mur et entourée d’un vol de mouettes plates, et dans cette noble fresque si sobrement dessinée en blanc sur le marbre sombre. En somme, dès qu’il s’agit d’exalter l’Italie, et sa glorieuse histoire, les artistes retrouvent leur fougue et leur génie… Mais lorsqu’on les oblige à flatter un plat dictateur, ils ne sont capables que de cette grotesque figure à cheval, cet objet d’art pour dessus de cheminée qui a l’air fait avec du papier à chocolat.

C’est encore le génie italien, cette petite cour aux stèles de bronze où susurrent de ravissants petits jets d’eau ; et cette galerie aux mosaïques symboliques représentant les villes de l’Italie. C’est lui qui a disposé, avec un goût si sûr, les oranges et les citrons dans de grosses corbeilles plates. Mais cette salle lugubrement éclairée à l’électricité, où l’injuste conquête abyssine est si mal, si gauchement glorifiée, ça, c’est le régime, — un régime dénaturé qui n’a à montrer, en dehors d’un beau passé où il n’est pour rien qu’une guerre cruelle et lâche, faite à un peuple sans défense.

Et si le pavillon de l’Italie, malgré son goût et sa beauté, n’est qu’une façade prestigieuse derrière laquelle il n’y a rien, c’est encore la faute du régime.

L’Allemagne : Un bazar bien rangé plein de vitrines fermées à clé

Le pavillon de l’Allemagne montre, avec éloquence, comment un régime, qui s’intitule nationaliste, tue les valeurs vraiment nationales. Au lieu d’exalter les qualités d’un peuple, le génie d’invention, l’application, la hardiesse, la musicalité, cet opulent palais illustre tous les défauts d’un Gouvernement : désir de dominer, goût du démesuré, raideur, orgueil. On peut dire que la Maison de l’Allemagne est un pavillon, non pas allemand, mais spécifiquement hitlérien. Voyez cette tour raide, toute en hauteur et qu’un titi caractérisa un jour devant moi d’un mot qui la résume toute : mastoc ! Elle manifeste le désir de dominer et d’éclipser tous les autres pavillons, non pas par la beauté, mais par ses dimensions. Ne nous dit-on pas dans la note explicative que l’Allemagne a le pavillon le plus haut de toute l’Exposition ? Mais l’effet escompté n’est pas atteint : à côté de la Tour Eiffel, cette construction prétentieuse a l’air d’une grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf !

Entrons : cette salle oblongue, ornée de peintures officielles, peuplée d’un troupeau de vitrines, a l’air d’un bazar ou d’un entrepôt de marchandises. Les objets exposés ont l’air mort, derrière leurs glaces bien cadenassées. Et dans un siècle qui recherche la lumière diffuse et indirecte, cette multitude de lustres lourds, qui seraient peut-être beaux pris un à un fait ressembler ce pavillon à un magasin d’appareils d’éclairage. Pourtant, il y a quelques années, l’Allemagne avait créé un style dont on peut penser ce qu’on veut, mais qui n’en est pas moins représentatif de notre époque…

Dans d’autres expositions, nous avons vu des pavillons allemands clairs, modernes, captivants… Rien, dans ce palais qu’on a voulu trop magnifique, ne rappelle que nous sommes en 1937. Il aurait pu être là pour l’Exposition de 1900 ! Comment ne pas se rappeler, en le voyant, que le régime hitlérien aspire à revenir en arrière, puise son idéologie dans un passé barbare et hait tout ce qui est progrès et avenir !

L’U.R.S.S. : Une explosion de vitalité

Finissons — si vous le voulez bien — ce premier tour d’horizon européen par le pavillon de l’U.R.S.S., qui est l’un des plus représentatifs de son peuple et de sa révolution. Les Russes auraient pu se confiner dans la banale évocation d’un folklore particulièrement riche, dans le pittoresque bon marché des izbas et des moujiks. C’est ce que faisait le régime tzariste, qui n’avait rien d’autre à montrer.

Rien dans le fougueux palais de l’URSS ne rappelle cette Russie d’opéra comique et, pourtant, rien n’est plus caractéristique de la Russie. L’aspect extérieur en est un symbole : cette ligne qui part de très bas, s’élève progressivement et finit en plein ciel par le geste allégorique de ce groupe d’acier qu’on aperçoit de partout et qui accueille le visiteur à son entrée, l’accompagne pendant sa visite jusqu’aux portes de sortie — c’est l’élan, le développement, l’essor tumultueux d’un peuple libéré de ses entraves économiques.

À l’intérieur, une grande nef blanche, où le jour entre à flot par deux vastes verrières. On dit que le pavillon soviétique n’a pas l’opulence du luxueux palais belge, ni l’ordonnance artistique du pavillon italien. Comment en serait-il autrement ? Pendant dix ans, la Russie soviétique a eu le culte de la machine libératrice. Elle vient à peine de sortir du stade où, seul, l’utile est beau. Les arts du luxe, appelés à prendre là-bas un développement qu’aucun pays n’a jamais connu – parce que ce sera un luxe accessible à tous, le luxe du peuple, non pas celui des banquiers — balbutient à peine, au sortir d’un âge de travail et de fer. Déjà, le métro de Moscou étonne par sa magnificence, déjà s’édifie ce Palais des Soviets qui sera le plus majestueux édifice du monde. Le luxe soviétique ? Nous en reparlerons dans dix ans.

Le pavillon de l’U.R.S.S. est émouvant parce qu’il est une étape. Là, tout est en fonction du progrès. A côté de chaque objet exposé, il y a deux dates et deux chiffres, quelquefois trois : celui d’hier, celui d’aujourd’hui, celui de demain. En face du hiératique pavillon allemand, figé, statique, comme au point mort, ce culte du progrès et du mouvement, ce formidable dynamisme qui marque de- puis la sculpture ornant le fronton, jusqu’au dernier objet exposé, sont doublement significatifs. Et aussi cette abondance, ce fécond chaos, ce riche contenu, ce trop-plein, ce débordement de vitalité qu’on ne rencontre nulle part ailleurs. Ici, pas de vitrines, pas de verrou. Prière de feuilleter les albums, de lire les livres et les journaux, et même de donner votre opinion, dans un livre spécialement exposé à cet effet, comme cela se pratique couramment dans la grande démocratie soviétique.

L’Exposition, cet immense carrefour où viennent se rencontrer tous les styles, tous les peuples, tous les régimes, nous réserve encore bien des possibilités de fructueuses confrontations.

Lydia Lambert, « 4 pavillons, 4 peuples, 4 styles à l’Expo », Regards, 17 juin 1937, pp. 3-5.

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« Les désastres de la guerre » : Guernica au pavillon de l’Espagne

Dans son édition du 28 juillet, Marianne publie un article de Paul Chadourne sur le Guernica de Picasso exposé au pavillon de l’Espagne. Intitulé « Les désastres de la guerre », il s’ouvre par une photo de l’œuvre : « Dans l’atelier de Picasso, le grand tableau actuellement exposé au pavilon de l’Espagne ».

Paul Chadourne, « Les désastres de la guerre », Marianne, 28 juillet 1937

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À l’Exposition des Arts et Techniques de la vie moderne, chaque nation étale, dans un palais temporaire de marbre ou de torchis, vantard ou modeste, ses montres, ses bicyclettes, ses saucissons, ses parapluies, ses microscopes et toutes les images photographiques que sa puissance économique ou sa sentimentalité lui a suggérées : derrière le masque de verre des vitrines le vrai visage se découvre aisément.

L’Espagne ensanglantée, déchirée, a donné le témoignage le plus émouvant de sa vitalité et de son malheur. Il y a quelques jours, lors de l’inauguration officielle du pavillon, un commissaire, m’a-t-on rapporté, pouvait dire avec fierté, avec tristesse, qu’avant tout, l’Espagnol créait des chimères et s’épuisait pour elles : liberté, indépendance. Héros national aussi réel que Guillaume Tell ou Bayard, Don Quichotte a sa statue : ne pas sourire – nous avons à dépouiller du noble mot « donquichottisme » tout ce que notre égoïsme railleur y a mis.

Arts et techniques ! l’on ne verra peut-être que quelques corbeilles tressées, quelques poteries frustes et ces merveilleux flacons verts comme l’eau, transparents comme elle : objets humains, pauvres, parfaits. Sur les murs des mots qui expriment le courage, la volonté de culture, des cartes géographiques, témoignage d’une résistance ardente — mais c’est aux peintres que l’Espagne a confié son message.

Blanche et noire, angoissante comme le film qu’une main invisible arrête, une vision : « Les désastres de la guerre ». Permettez-moi, Picasso, d’appeler ainsi une œuvre à laquelle vous n’avez pas donné de nom. Cela n’a rien à faire avec les eaux-fortes de Jacques Callot — guenilles, supplices, atrocités — ni avec les peintures vengeresses de Goya (quelle ardeur à peindre des tueries de soldats français ! c’était une autre histoire). Mais quand, il y a un mois, dans votre atelier, sous la double lumière du jour et de l’électricité, je vis pour la première fois cet immense tableau où, parmi les lignes, les clartés et les ombres surgit la tête monstrueuse, sinistre, du cheval — comment ne pas entendre le hennissement, cri plein d’épouvante qui ne peut devenir colère, cri solitaire venu du fond des âges ? Maison incendiée, fuite éperdue, vision anxieuse, chute désespérée d’un corps entre le ciel et la terre, entre la vie et la mort, ardeur des flammes, guerrier deux fois mort, dans sa main droite le glaive brisé, dans sa main gauche les signes de sa destinée, cadavre d’enfant, mère suppliciée, le taureau immobile (le long temps d’immobilité d’un taureau en fureur), n’étaient-ce pas les désastres de la guerre ? Comme dans la lumière instantanée de l’éclair, comme dans la stupeur d’une explosion, la guerre et ses terreurs apparaissaient.

L’image de la destruction s’imposait : nous parlions de la présente guerre, de sa pénétration subtile, de son extension sournoise. Je cherchais en vain quel tableau donnait avec une telle intensité cette impression d’anéantissement immédiat, de fatalités aussi soigneusement engrenées. Ni le « Radeau de la Méduse », ni les « Massacres de Chio » n’avaient ce caractère instantané : des anecdotes, des histoires très tristes. Quant je revis cette œuvre au Pavillon de l’Espagne, le corps du guerrier s’était retourné, de nouvelles ombres exaltaient plus tragiquement la lumière. Peut-être, si les photographies prises successivement, aux différentes étapes, sont publiées, pourra-t-on en suivre les métamorphoses, comme au cinéma accéléré les mues d’un insecte. Le « Chef-d’œuvre inconnu » laissera apparaître les complexes secrets que le génie a tissés, entrelacés et ensevelis.

Nul peintre ne peut disputer un privilège à Picasso : celui d’être sans cesse critiqué, attaqué (il y en a eu d’autres, Cézanne.). On blâme son présent en louant son passé. Sa vie de peintre est coupée en petits morceaux, bleu, rose, beige ; les amateurs ne les prennent, comme des pilules, que l’une après l’autre. Une vague curiosité esthétique, la volonté de comprendre et d’expliquer fait faire fausse route. Dans une conversation qu’a rapportée Zervos, Picasso disait : « Tout le monde veut comprendre la peinture. Pourquoi n’essaie-t-on pas de comprendre le chant des oiseaux ? Pourquoi aime-t-on une nuit, une fleur, tout ce qui entoure l’homme, sans chercher à les comprendre ? Qu’ils comprennent surtout que l’artiste œuvre par nécessité ; qu’il est, lui aussi, un infime élément du monde, auquel il ne faudrait pas prêter plus d’importance qu’à tant de choses de la nature qui nous charment mais que nous ne nous expliquons pas. Ceux qui cherchent à expliquer un tableau font, la plupart du temps, fausse route… »
« Comment voulez-vous qu’un spectateur vive mon tableau comme je l’ai vécu ? Un tableau me vient de loin ; qui sait de combien loin. Je l’ai deviné, je l’ai vu, je l’ai fait, et, cependant, le lendemain, je ne vois pas moi-même ce que j’ai fait. Comment peut-on pénétrer dans mes rêves, dans mes instincts, dans mes désirs, dans mes pensées, qui ont mis longtemps à s’élaborer et à se produire au jour, surtout pour y saisir ce que j’ai mis, peut-être, malgré ma volonté ?

« Le voudrait-il que l’homme ne pourrait se répéter. Répéter c’est aller contre les lois de l’esprit, sa fuite en avant. »

Le taureau, le cheval, animaux symboliques, dont la lutte (comme à la corrida la bête divine et la carne) se résout dans la mort, nous les retrouvons dans une série d’admirables eaux-fortes que les Cahiers d’Art ont reproduites dans leur dernier numéro : Songe et mensonge de Franco. Elles viennent d’être édités avec le sous titre : acte d’exécration de l’attentat dont est victime le peuple espagnol. Apparition du cavalier monstrueux, ubuesque, destruction de la beauté, de la vie, cadavres étendus, lutte avec le taureau, désastre de la guerre. Mais lisez le texte ardent que Picasso a joint à ses images : fandango de chouettes, marinade d’épées, de poulpes de mauvais augure, lavette de poils de tonsures debout au milieu de la poêle à poils sur les oublies du sorbet de morue frite dans la gale de son cœur de bœuf… rapt de las meninas en larmes, en larmoiements… la rage tordant le dessin de l’ombre qui le fouette, les dents clouées dans le sable et le cheval ouvert de part en part au soleil qui le lit aux mouches, qui faufilent aux nœuds du filet plein d’anchois la fusée du lys. »

Le message confié par l’Espagne au peintre, au poète, Picasso l’a exprimé. La foule qui passe chaque jour dans ce pavillon saura le voir, l’entendre. Paul Eluard, dans un poème, La Victoire de Guernica, y a répondu :

Parias la mort la terre et la hideur
De nos ennemis ont la couleur
Monotone de notre nuit
Nous en aurons raison.

Paul Chadourne, « Les désastres de la guerre », Marianne, 28 juillet 1937, p. 6.

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Le plan de l’Exposition dans Paris-Soir du 25 mai 1937