Analyse de documents
L’œuvre coloniale de la France vue par le ministre des Colonies (1931)
L’auteur, ministre des Colonies, donne une préface au Livre d’or de l’Exposition coloniale, une exposition qui se tient à Vincennes du 6 mai au 15 novembre 1931, célèbre l’« œuvre coloniale » de la France et accueille des pavillons étrangers.
Le Français a la vocation coloniale. Cette vérité était obscurcie. Les échecs passagers du XVIIIe siècle avaient fait oublier deux siècles d’entreprise et de réussite. En vain, depuis cent ans, nous avions retrouvé la tradition, remporté des succès magnifiques et ininterrompus […].
Malgré tout, le préjugé subsistait : le Français, répétait-on, n’est pas colonial. Il a fallu l’exposition actuelle et son triomphe inouï pour dissiper les nuées. Aujourd’hui la conscience coloniale est en pleine ascension. Des millions et des millions de Français ont visité les splen-deurs de Vincennes. […]
Cette révélation vient à son heure. Alors que la lutte économique est plus sévère que jamais, les colonies enseignent aux Français le courage et la confiance. Elles n’accueillent point les faibles, il faut avoir l’âme bien trempée pour y prospérer et seulement pour y vivre. […]
Si le nombre est restreint de ceux qui doivent travailler de leurs mains à l’œuvre coloniale, tous en France en profiteront. Déjà la France extérieure est le plus gros client de la France d’Europe et le premier de ses fournisseurs ; le quart de la production totale de nos tissus de co-ton est absorbé par nos colonies. Que de chômeurs si ce débouché se fermait brusquement !
Et ce n’est qu’un début : maintenant que nous avons pris une conscience impériale, nous avons le droit d’espérer d’immenses résultats de la politique que cette conscience va nous impo-ser. Mise au service de la France d’Outre-Mer, l’étonnante ressource financière de la France d’Europe lui apportera une merveilleuse fécondité. […]
Là, ne s’arrête pas l’élan imprimé à notre pensée et à notre activité par nos colonies. Elles ne nous donnent pas seulement une leçon de solidarité impériale, elles élargissent encore nos vues. Elles nous montrent toutes les puissances occidentales associées dans cette œuvre magnifique qui est la colonisation. C’est pour cela que notre Exposition coloniale devait être internationale. Elle nous a apporté comme une réduction de la Société des nations qui a fait de Vincennes une concurrente de Genève.
Paul Reynaud, Préface au Livre d’or de l’Exposition coloniale (extraits), Paris, 1931.
L’impérialisme colonial vu par le Parti communiste-SFIC (1928)
Une reproduction de l’affiche
Archives nationales d’outre-mer
Les troupes coloniales opposées aux ouvriers français
Les troupes françaises opposées aux peuples coloniaux
L’impérialisme français s’est introduit aux colonies comme un voleur et un assassin
Il a réduit les peuples coloniaux à l’esclavage
Il leur a volé leurs terres leurs mines
Il les fait travailler 12 heures par jour pour 4 ou 5 francs. Il les prive de toute liberté. Il les enrôle de force dans son armée pour les opposer aux ouvriers français. Il les fait massacrer dans ses guerres de conquêtes. L’oppression et l’exploitation des peuples coloniaux rendent plus puissant l’impérialisme et plus pesante sa domination sur la classe ouvrière française.
La voie de la libération des peuples coloniaux est dans leur lutte directe pour l’indépendance de leur pays. Cette lutte affaiblit l’impérialisme et aide à l’émancipation du prolétariat français.
Travailleurs ! Soyez solidaires de vos alliés les peuples coloniaux dans la lutte contre vos mêmes ennemis.
Soutenez l’indépendance des colonies !