L’Exposition coloniale internationale de Paris se tient dans le bois de Vincennes, autour du lac Daumesnil, du 6 mai au 15 novembre 1931. Inaugurée par le président de la République, Gaston Doumergue, et par le maréchal Lyautey, commissaire général, elle entend célèbrer l’« œuvre coloniale » de la France, comme l’indique Paul Reynaud, ministre des Colonies, dans son introduction au Livre d’or, présente la colonisation comme une manifestation de la grandeur nationale et s’efforce d’en démontrer l’intérêt puisqu’elle s’adresse avant tout au public français. Le pavillon central d’Angkor Vat occupe une superficie de 5000 m2 et témoigne de la présence française en Indochine.
La reconstitution du pavillon central à Vincennes (1931)
Avant l’exposition de 1931, Angkor Vat fait l’objet de plusieurs reconstitutions partielles, la première à l’Exposition universelle de Paris en 1889, la seconde à l’exposition coloniale de Marseille en 1922.
Plans de l’exposition :
— Albert Demersseman, Taride, 1931
— Georges Peltier, Blondel La Rougery, avec les bâtiments en élévation, 1931
— Albert Tournaire, Haymann, 1931
Une photo d’Angkor Vat dans un album des colonies (1931)
La même année 1931, l’éditeur Flammarion publie un album de photographies intitulé Les Colonies françaises. 340 photographies. La photo d’Angkor Vat, p. 198, est accompagné de la légende suivante : « Angkor-Vat. Vue générale du temple brahmanique élevé à Vishnu au XIIe siècle, chef d’œuvre de l’art Khmer. »
La notice de la même photo, conservée dans les collections de la bibliothèque numérique du Cirad en agronomie tropicale (CIRAD-NumBA), indique qu’il s’agit, non pas du temple du Cambodge, mais de sa reconstitution à Vincennes :
« Le Temple d’Angkor, reconstitution au bois de Vincennes, 1931 », CIRAD-NumBA
« Le Temple d’Angkor, reconstitution au bois de Vincennes, 1931 », Gallica-BNF
Les vues cavalières de Léon de Beylié (1909)
Né en 1840, général de brigade et archéologue, Léon de Beylié est l’auteur d’une « sorte de tableau général de l’art hindou en Extrême-Orient » (1907) puis d’une « jolie brochure de propagande » (1909) intitulée Les ruines d’Angkor (Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, 1910). On retrouve dans les deux livres les mêmes gravures d’Angkor Vat, d’après les indications de Louis Delaporte. Léon de Beylié meurt le 15 juillet 1910, sur le Mékong, dans le naufrage de sa chaloupe à vapeur, en aval de Luang Prabang.
Angkor Vat (XIIe siècle). Vue cavalière du Temple et de l’enceinte extérieure.
La même gravure dans L’Architecture hindoue en Extrême-Orient :
Fig. 135. — Angkor Vat (XIIe siècle A.D.). Vue cavalière du Temple et de l’enceinte extérieure.
Angkor Vat (XIIe siècle). Vue cavalière exécutée sur les indications de M. Delaporte
La même gravure dans L’Architecture hindoue en Extrême-Orient :