Les États-Unis et le monde depuis les « Quatorze Points » du président Wilson
Le sénateur Obama annonce sa candidature à l’élection présidentielle dans un discours prononcé à Springfield (Illinois), le 10 février 2007, devant l’ancien capitole de l’État. Auteur en 1995 d’une autobiographie intitulée Dreams from My Father, il obtient un siège au Sénat de l’Illinois lors des élections de 1996 et le conserve jusqu’en 2004. Opposé à la guerre en Irak (discours de Chicago, 2 octobre 2002), il prononce un discours remarqué devant la convention démocrate de Boston (27 juillet 2004) avant d’être élu sénateur de l’Illinois le 2 novembre 2004. Dans son édition du 5 janvier 2007, Le Monde publiait un portrait du candidat intitulé « Obama. L’homme sans bagages ».
In the Shadow of the Old State Capitol
Le texte en anglais
It was here, in Springfield, where North, South, East and West come together that I was reminded of the essential decency of the American people — where I came to believe that through this decency, we can build a more hopeful America.
And that is why, in the shadow of the Old State Capitol, where Lincoln once called on a divided house to stand together, where common hopes and common dreams still, I stand before you today to announce my candidacy for President of the United States.
I recognize there is a certain presumptuousness — a certain audacity — to this announcement. I know I haven’t spent a lot of time learning the ways of Washington. But I’ve been there long enough to know that the ways of Washington must change.
The genius of our founders is that they designed a system of government that can be changed. And we should take heart, because we’ve changed this country before. In the face of tyranny, a band of patriots brought an Empire to its knees. In the face of secession, we unified a nation and set the captives free. In the face of Depression, we put people back to work and lifted millions out of poverty. We welcomed immigrants to our shores, we opened railroads to the west, we landed a man on the moon, and we heard a King’s call to let justice roll down like water, and righteousness like a mighty stream.
Each and every time, a new generation has risen up and done what’s needed to be done. Today we are called once more — and it is time for our generation to answer that call.
Une traduction du même passage
C’est ici, à Springfield, où le nord, le sud, l’est et l’ouest se rejoignent, que je me suis rappelé la dignité essentielle du peuple américain — où j’ai pris conscience que, grâce à cette qualité, nous pouvons construire une Amérique plus riche de promesses.
Et c’est pourquoi, à l’ombre de l’ancien capitole de cet État, où Lincoln appela naguère une maison divisée à s’unir, où survivent encore des rêves et des espoirs communs, je me tiens devant vous aujourd’hui pour annoncer ma candidature à la présidence des États-Unis.
Je reconnais que cette annonce revêt une certaine présomption, une certaine audace. Je sais que j’ai passé peu de temps à apprendre les pratiques de Washington, mais j’y suis depuis assez longtemps pour savoir que ces pratiques doivent changer.
Le génie des pères fondateurs tient à ce qu’ils ont conçu un système de gouvernement qui peut être modifié. Et nous ne devons pas perdre courage, car nous avons déjà changé ce pays dans le passé. Face à la tyrannie, une troupe de patriotes a forcé un empire à capituler. Face à la sécession, nous avons unifié une nation et libéré les captifs. Face à la grande crise économique, nous avons remis les gens au travail et sorti des millions de personnes de la pauvreté. Nous avons accueilli des immigrants sur nos rivages, ouvert des lignes ferroviaires vers l’ouest, fait atterrir un homme sur la Lune, et entendu l’appel de King pour que la justice jaillisse telle une source et que la vertu s’écoule tel un courant puissant.
Chaque fois, une nouvelle génération s’est levée et a accompli ce qui devait l’être. Aujourd’hui, nous sommes appelés encore une fois — et il est temps que notre génération réponde à l’appel.
L’article de Corine Lesnes, « Obama. L’homme sans bagages », Le Monde, 5 janvier 2007, sur le site du Monde
Le même extrait sur la chaîne Youtube BarackObama.com