L’économie états-unienne vue par le président Kennedy en 1961

Le président Kennedy (1961-1963) est démocrate. Il prend ses fonctions le 20 janvier 1961 et succède à un républicain, le président Eisenhower (1953-1961). Dix jours après son investiture, il s’exprime devant le Congrès des États-Unis.

L’économie la plus industrialisée et la plus riche en ressources de la terre se classe dans les derniers rangs pour l’expansion économique. Depuis le printemps dernier, elle connaît, en fait, une récession. Les investissements industriels sont en déclin. Les bénéfices sont tombés au-dessous des niveaux prévus. La construction est arrêtée. Les stocks de la construction automobile comptent un million de voitures invendues. […]

Nous ne pouvons nous permettre de gaspiller des heures inoccupées et des usines vides en attendant la fin de la récession. Nous devons montrer au monde ce que peut faire une économie libre, réduire le chômage, mettre au travail un potentiel inutilisé, stimuler une nouvelle productivité et encourager une expansion économique plus élevée dans le cadre d’une politique finan-cière saine et d’une relative stabilité des prix. […]

Une expansion efficace à l’intérieur, stimulant le renouveau industriel et technique qui peut rendre nos produits plus compétitifs, est aussi la clef du problème de la balance internationale des paiements. Laissant de côté tout propos alarmiste et toute solution de panique, replaçons ce problème ardu dans la perspective qui lui est propre.

Il est vrai que, depuis 1958, l’écart entre les dollars que nous dépensons ou investissons à l’étranger et les dollars qui nous reviennent ici s’est élargi dans une proportion substantielle. Ce déficit général dans notre balance des paiements s’est accru de près de 11 milliards de dollars dans ces trois années – et les détenteurs de dollars à l’étranger les ont convertis en or dans une proportion telle qu’il en est résulté une sortie totale de près de 5 milliards de dollars de nos ré-serves d’or. […]

Tout ceci est un motif de souci — mais non un motif de désespoir. Car notre position monétaire et financière reste extrêmement forte. […] Au surplus, nous détenons de larges avoirs à l’étranger […] et nos exportations encore une fois dépassent de manière substantielle nos importations.

En résumé, nous n’avons pas besoin de prendre et nous ne prendrons aucune mesure tendant à accroître le prix de l’or par rapport au dollar au-delà de la parité actuelle de 35 dollars l’once, à imposer le contrôle des changes, à réduire nos efforts de lutte contre la récession, à retomber dans les pratiques commerciales restrictives ou à affaiblir nos engagements à travers le monde.

Discours du président Kennedy sur l’état de l’Union (extraits), 30 janvier 1961. « La situation des États-Unis au début de 1961 », Notes et études documentaires, no 2757, La documentation française, Paris, 4 mars 1961, pp. 4-5.


Le discours en anglais

2:45

The most resourceful industrialized country on earth ranks among the last in the rate of economic growth. Since last spring our economic growth rate has actually receded. Business investment is in a decline. Profits have fallen below predicted levels. Construction is off. A million unsold automobiles are in inventory. […]

4:10

We cannot afford to waste idle hours and empty plants while awaiting the end of the recession. We must show the world what a free economy can do – to reduce unemployment, to put unused capacity to work, to spur new productivity, and to foster higher economic growth within a range of sound fiscal policies and relative price stability. […]

Document publié par la chaîne YouTube de la JFK Library

Le discours dans son entier sur le site de la chaîne ABC