La « crise internationale » de l’été 1914 précipite l’Europe dans la guerre, mais la « crise politique » est évitée, malgré les divisions d’avant-guerre, en raison du ralliement du mouvement ouvrier à la défense nationale. Dans son édition du 30 juillet, L’Humanité rapporte l’action de l’Internationale contre la guerre et reproduit, en dernière heure, le discours prononcé par Jaurès, la veille, au Cirque royal de Bruxelles — le dernier avant son assassinat. Elle publie le lendemain la déclaration unanime du Bureau socialiste international. Sa une bordée de noir du 1er août annonce la mort de Jaurès ; celle du 5 fait le récit des obsèques et reproduit les discours prononcés lors de la cérémonie, celui de Léon Jouhaux en particulier. La même édition rapporte la séance de la Chambre — « une séance historique » — et donne le texte du message adressé au Parlement par le président de la République : la France « sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l’ennemi l’Union sacrée ». Le 27 août, elle annonce l’entrée de deux socialistes dans un « gouvernement de Défense nationale ».