La création du journal Le Monde (18 décembre 1944)


La première une du Monde (18 décembre 1944, datée 19 décembre)

Document publié sur le site de l’exposition « La presse à la une » (BNF) :

Le site de l’exposition « La presse à la une »

À nos lecteurs
Un nouveau journal paraît : le Monde.
Sa première ambition est d’assurer au lecteur des informations claires, vraies et, dans toute la mesure du possible, rapides, complètes.
Mais notre époque n’est pas de celles où l’on puisse se contenter d’observer et de décrire. Les peuples sont entraînés dans un flot d’événements tumultueux et tragiques dont tout homme, qu’il le veuille ou non, est l’acteur autant que le spectateur, le bénéficiaire ou la victime. En acceptant passivement sa défaite, la France eût consommé sa propre perte. Au contraire, l’appel à la résistance lancé par le général de Gaulle au lendemain de la capitulation, et qui eut un si large écho dans le cœur des Français, a rendu au pays toutes les chances qu’il semblait avoir perdues.
Pour que ces possibilités, magnifiquement développées depuis quatre mois, soient demain une incontestable réalité, il faut d’abord vaincre. La bataille de France, perdue en 1940, ne peut être compensée que par le succès total de la bataille d’Allemagne qui vient de s’ouvrir.
Mais cette victoire, condition de tout, ne suffirait à rien. A quoi bon être victorieux si la santé publique et le peuplement français restaient définitivement compromis; si les jeunes, quelle que soit leur origine, ne recevaient pas l’éducation nécessaire à leur plein épanouissement individuel et social; si l’industrie française cessait d’être productrice et la terre d’être féconde; si le chef d’entreprise et l’ouvrier ne se sentaient enfin réconciliés dans leur commun labeur, le juste partage des responsabilités communes et du commun profil ?
Si usé que soit le mot, c’est bien une révolution – une révolution par la loi – qu’il s’agit de faire triompher; celle qui restaurera, par l’union et l’effort créateur de tous les Français dignes de ce nom, la grandeur et la liberté françaises.


La une du Temps après Montoire (28 octobre 1940)

Le Temps cesse de paraître le 29 novembre 1942, dix-huit jours après l’occupation de la zone Sud.

Une présentation du journal Le Temps sur le site de la BNF  :

Le Temps