Les appels des 17 et 18 juin 1940

Désigné président du Conseil le 16 juin à 23 h, Pétain s’exprime le lendemain, à 12 h 30, depuis Bordeaux : « C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat. » Diffusée par toutes les radios, son allocution est entendue par des millions de Français, mais le texte remis à la presse est retouché : « C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il tenter de cesser le combat. » Sous-secrétaire d’État à la Guerre et à la Défense nationale depuis le 6 juin 1940, de Gaulle accomplit une visite à Londres dans la journée du 16. De retour à Bordeaux à 21 h 30, il apprend la démission du cabinet Reynaud. Désormais privé de fonction officielle, il s’envole de nouveau pour l’Angleterre le lendemain 17 à 9 h, arrive à Londres vers 12 h 30 et rencontre Churchill en début d’après-midi. Du Premier ministre, il obtient l’autorisation d’adresser un message radiodiffusé aux Français. Préparée dans la journée du 18, l’allocution est remaniée, à la demande du cabinet britannique, pour n’exclure aucune hypothèse, pas même celle — improbable — d’un refus par la France des conditions d’armistice et de son maintien dans la guerre. Enregistrée vers 18 h, elle est diffusée quatre heures plus tard. Des journaux français en publient le texte dans leur édition du lendemain.


Chronologie indicative

Jeudi 13 juin 1940

23 h 30 : dernière allocution de Paul Reynaud.

Vendredi 14 juin 1940

Entrée des Allemands à Paris ; arrivée du gouvernement français à Bordeaux.

Dimanche 16 juin 1940

21 h : démission du cabinet Reynaud.

21 h 30-22 h : retour de de Gaulle à Bordeaux.

23 h : Pétain, président du Conseil.

Vers minuit : demande de leurs conditions d’armistice à l’Allemagne et à l’Italie par l’intermédiaire de l’ambassadeur d’Espagne et du nonce apostolique.

Lundi 17 juin 1940

9 h : de Gaulle s’envole de Bordeaux pour Londres.

12 h 30 : allocution du maréchal Pétain, président du Conseil ; il est diffusé par toutes les radios.

Mardi 18 juin 1940

22 h : appel radiodiffusé du général de Gaulle depuis Londres ; enregistré à 18 h puis annoncé à 20 h 15, il est diffusé quatre heures plus tard par la BBC.

Mercredi 19 juin 1940

Avant midi : le gouvernement français reçoit une première réponse allemande par l’intermédiaire de l’ambassadeur d’Espagne ; il est invité à communiquer les noms de ses plénipotentiaires français.

Jeudi 20 juin 1940

Vers 11 h : les plénipotentiaires sont convoqués sur la Loire près de Tours.

14 h : les plénipotentiaires quittent Bordeaux ; on reste sans nouvelles de la délégation jusqu’au vendredi 21 au soir, on ignore même où elle se trouve.

Vendredi 21 juin 1940

20 h 20 : première communication téléphonique de la délégation avec Bordeaux, depuis Rethondes.

Samedi 22 juin 1940

17 h : signature de l’armistice avec l’Allemagne à Rethondes.

Lundi 24 juin 1940

19 h 35 : signature de l’armistice avec l’Italie à Rome.

Mardi 25 juin 1940

0 h 35 : entrée en vigueur de l’armistice.


17 juin 1940. — Allocution du maréchal Pétain

Désigné président du Conseil le 16 juin à 23 h, Pétain s’exprime le lendemain, à 12 h 30, depuis Bordeaux : « C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat. » Or la demande d’armistice de la nuit précédente n’interrompt pas les combats. « Il n’est guère habile, écrit Jean-Baptiste Duroselle dans L’Abîme, de dire à une armée vaincue, mais qui, pourtant, se bat encore, qu’il faut cesser le combat, alors que la lutte continue. » Diffusée par toutes les radios, son allocution est entendue par des millions de Français, mais le texte remis à la presse est retouché : « C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il tenter de cesser le combat. »

L’enregistrement de l’allocution

 

Ici Radiodiffusion nationale de l’État français. Mesdames, Messieurs, M. le maréchal Pétain, président du Conseil des ministres, vous parle.

Français !

À l’appel de M. le président de la République, j’assume à partir d’aujourd’hui la direction du gouvernement de la France.

Sûr de l’affection de notre admirable armée qui lutte avec un héroïsme digne de ses longues traditions militaires, contre un ennemi supérieur en nombre et en armes. Sûr que par sa magnifique résistance elle a rempli nos devoirs vis-à-vis de nos alliés. Sûr de l’appui des anciens combattants que j’ai eu la fierté de commander. Sûr de la confiance du peuple tout entier, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur.

En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés qui, dans un dénuement extrême, sillonnent nos routes. Je leur exprime ma compassion et ma sollicitude.

C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat.

Je me suis adressé cette nuit à l’adversaire pour lui demander s’il est prêt à rechercher avec moi, entre soldats, après la lutte et dans l’honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités.

Que tous les Français se groupent autour du gouvernement que je préside pendant ces dures épreuves et fassent taire leur angoisse pour n’obéir qu’à leur foi dans le destin de la patrie.

Le texte publié dans la presse

La Petite Gironde, 19 juin 1940.


18 juin 1940. — Appel du général de Gaulle

Sous-secrétaire d’État à la Guerre et à la Défense nationale depuis le 6 juin 1940, de Gaulle accomplit une visite à Londres dans la journée du 16. De retour à Bordeaux à 21 h 30, il apprend la démission du cabinet Reynaud. Désormais privé de fonction officielle, il s’envole à nouveau pour Londres le lendemain 17 à 9 h, arrive à Londres vers 12 h 30 et rencontre Churchill en début d’après-midi. Du Premier ministre, il obtient l’autorisation d’adresser un message radiodiffusé aux Français. Préparée dans la journée du 18, l’allocution est remaniée, à la demande du cabinet britannique, pour n’exclure aucune hypothèse, pas même celle — improbable — d’un refus par la France des conditions d’armistice et de son maintien dans la guerre. Enregistrée vers 18 h, elle est diffusée quatre heures plus tard et publiée en France, le lendemain, par un petit nombre de journaux : Le Petit Provençal, Le Petit Marseillais, etc.

N.B. : dans les deux cas, le nom de de Gaulle est écrit avec un seul « l ».

Le texte publié dans Le Petit Provençal

Un appel du général de Gaulle

Londres, 18 juin

La BBC communique : Le général français de Gaule, actuellement à Londres, s’est exprimé en ces termes :

Le gouvernement français a demandé à l’ennemi à quelles conditions pourrait cesser le combat. Il a déclaré que si ces conditions étaient contraires à l’honneur, à la dignité, à l’indépendance de la France, la lutte devrait continuer.

Certes, nous avons été nettement submergés par les forces mécaniques terrestres et aériennes de l’ennemi.

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs, mais le dernier mot est-il dit ?

L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non.

L’homme qui vous parle le fait en toute connaissance de cause. Croyez-le quand je vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les moyens qui nous ont vaincus peuvent nous donner un jour la victoire car la France n’est pas seule. Elle a derrière elle l’Empire britannique qui tient encore et qui continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limite l’immense industrie des États-Unis. Cette guerre n’est pas limitée aux territoires malheureux de notre pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale.

Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances n’empêchent pas qu’il y a dans l’univers tous les moyens pour écraser un jour nos ennemis.

Foudroyés aujourd’hui par des forces mécaniques, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.

Moi, général de Gaule, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver avec leurs armes ou sans armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialisés français des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi.

Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.

Demain comme aujourd’hui, je parlerai à la radio de Londres.

Le Petit Provençal, 19 juin 1940.


Le texte publié dans Le Petit Marseillais

De Londres, le général de Gaulle lance un appel à la guerre à outrance

Au poste de la BBC, le général de Gaulle, précédemment sous-secrétaire d’État à la guerre, a lancé hier soir l’appel suivant :

Le gouvernement français a demandé à l’ennemi à quelles conditions pourrait cesser le combat. Il a déclaré que si ces conditions étaient contraires à l’honneur, à la dignité, à l’indépendance de la France, la lutte devrait continuer.

Certes, nous avons été nettement submergés par les forces mécaniques terrestres et aériennes de l’ennemi.

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs, mais le dernier mot est-il dit ?

L’ensemble [espérance] doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non.

L’homme qui vous parle le fait en toute connaissance de cause. Croyez-le quand je vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les moyens qui nous ont vaincus peuvent nous donner un jour la victoire car la France n’est pas seule. Elle a derrière elle l’Empire britannique qui tient encore et qui continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limite l’immense industrie des États-Unis. Cette guerre n’est pas limitée aux territoires malheureux de notre pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale.

Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances n’empêchent pas qu’il y a dans l’univers tous les moyens pour écraser un jour nos ennemis.

Foudroyés aujourd’hui par des forces mécaniques, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.

Moi, général de Gaule, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver avec leurs armes ou sans armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialisés français des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi.

Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.

Demain comme aujourd’hui, je parlerai à la radio de Londres.

Le Petit Marseillais, 19 juin 1940.


Le texte conservé dans les Discours et messages

La version conservée dans les Discours et messages correspond vraisemblablement au texte préparé par de Gaulle dans la journée du 18, avant la correction imposée par le cabinet britannique. Entre crochets, les deux premières phrases dans la version publiée dans la presse.

Les chefs qui, depuis de nombreuses années sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.

Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat.

[Le gouvernement français a demandé à l’ennemi à quelles conditions pourrait cesser le combat. Il a déclaré que si ces conditions étaient contraires à l’honneur, à la dignité, à l’indépendance de la France, la lutte devrait continuer.]

Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique terrestre et aérienne de l’ennemi.

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.

Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !

Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limite l’immense industrie des États-Unis.

Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances n’empêchent pas qu’il y a dans l’univers tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.

Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français, qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi.

Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.

Demain comme aujourd’hui, je parlerai à la radio de Londres.

De Gaulle, Discours et messages, 1940-1946, Berger-Levrault, 1946, pp. 3-4.


Le communiqué du ministère de l’Intérieur

La presse du 19 ou du 20 publie un communiqué du ministère de l’Intérieur qui dénie à de Gaulle le droit de parler au nom de la France.

Après l’allocution radiodiffusée du général de Gaulle

Bordeaux, 19 juin

Le ministère de l’Intérieur communique l’information suivante :

« Le général de Gaulle, qui a pris la parole à la radio, à Londres, ne fait plus partie du gouvernement et n’a aucune qualité pour faire des communications au public.

« Il a été rappelé de Londres et a reçu l’ordre de rentrer en France et de se tenir aux ordres de ses chefs.

« Ses déclarations doivent être regardées comme non avenues. »

Le Temps, 19 juin 1940, p. 3.


13 juin 1940. — Dernière allocution de Paul Reynaud

L’allocution est prononcée à 23 h 30, après la fin du Conseil des ministres.

 

Dans le malheur qui s’abat sur la patrie, il faut avant tout qu’une chose soit dite. Au moment où le sort les accable, je veux crier au monde l’héroïsme des armées françaises, l’héroïsme de nos soldats, l’héroïsme de leurs chefs. J ‘ai vu, arrivant de la bataille, des hommes qui n’avaient pas dormi depuis dix jours, harcelés par les avions, rompus par les marches et les combats ; ces hommes, dont l’ennemi avait cru briser les nerfs, ne doutaient pas de l’issue finale de la guerre, ils ne doutaient pas du sort de la patrie. L’héroïsme des armées de Dunkerque a été dépassé dans les combats qui se livrent de la mer à l’Argonne. L’âme de la France n’est pas vaincue. Notre race ne se laisse pas abattre par une invasion ; le sol sur lequel elle vit en a tant vu, au cours des siècles ! Elle a toujours refoulé ou dominé les envahisseurs. Tout cela, les souffrances et la fierté de la France, il faut que le monde le sache ; il faut que partout sur la Terre, les hommes libres sachent ce qu’ils lui doivent. L’heure est venue pour eux de s’acquitter de leur dette.

L’armée française a été l’avant-garde de l’armée des démocraties. Elle s’est sacrifiée, mais, en perdant cette bataille, elle a porté des coups redoutables à l’ennemi commun. Les centaines de chars détruits, les avions abattus, les pertes en hommes, les usines d’essence synthétique en flammes, tout cela explique l’état présent du moral du peuple allemand, malgré ses victoires. La France, blessée, a le droit de se tourner vers les autres démocraties et de leur dire : « J’ai des droits sur vous ». Aucun de ceux qui ont le sentiment de la justice ne pourrait lui donner tort. Mais autre chose est d’approuver et autre chose d’agir.

Nous savons quelle place tient l’idéal dans la vie du grand peuple américain. Hésiterait-il encore à se déclarer contre l’Allemagne nazie ? Je J’ai demandé au président Roosevelt, vous le savez. Je lui adresse ce soir un nouvel et dernier appel. Chaque fois que j’ai demandé au président des États-Unis d’augmenter sous toutes les formes l’aide que permet la loi américaine, il l’a fait généreusement, et il a été approuvé par son peuple. Mais, aujourd’hui, nous n’en sommes plus là ; il s’agit aujourd’hui de la vie de la France, en tout cas des raisons de vivre de la France. Notre combat, chaque jour plus douloureux, n’a désormais de sens que si, en le poursuivant, nous voyons, même au loin, grandir l’espoir d’une victoire commune. La supériorité en qualité de l’aviation britannique s’affirme ; il faut que des nuées d’avions de guerre, venus d’outre-Atlantique, écrasent la force mauvaise qui domine l’Europe. Malgré nos revers, la puissance des démocraties reste immense ; nous avons le droit d’espérer que le jour approche où toute cette puissance sera mise en œuvre.

C’est pourquoi nous gardons l’espérance au cœur ; c’est pourquoi aussi nous avons voulu que la France garde un gouvernement libre et, pour cela, nous avons quitté Paris : il fallait empêcher qu’Hitler supprime le gouvernement légal, déclare au monde que la France n’a pas d’autre gouvernement qu’un gouvernement de fantoches à sa solde, semblable à ceux qu’il a tenté de constituer un peu partout. Au cours des grandes épreuves de son histoire, notre peuple a connu des jours où les conseils de défaillance ont pu le troubler. C’est parce qu’il n’a jamais abdiqué qu’il fut grand. Quoi qu’il arrive dans les jours qui viennent, où qu’ils soient, les Français vont avoir à souffrir. Qu’ils soient dignes du passé de la nation , qu’ils deviennent fraternels ; qu’ils se serrent autour de la patrie blessée. Le jour de la résurrection viendra.

Documents diplomatiques français. 1940. Les armistices de juin 1940, Ministère des Affaires étrangères, 2003, pp. 19-20.